11 signataires reclament une expertise
Du côté des associations qui ne veulent pas de cette LGV à plus de 20 milliards
d'euros nous réclamons une demande d'expertise. 11 signataires ont accepté
Objet : Demande d’étude comparative entre modernisation du réseau
ferroviaire existant et projet LGV PACA par des experts indépendants
Monsieur le Président du Conseil Régional PACA,
Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux,
Les signataires de ce courrier ont pour mission de vous demander de mandater un
cabinet d’experts indépendants afin de réaliser une étude qui permette de comparer
les avantages et les inconvénients du projet actuel de LGV PACA et ceux de la
modernisation des voies ferrées existantes.
Par modernisation des lignes existantes nous entendons notamment :
contournement ou enfouissement au niveau des zones sensibles, adoucissement des
courbes, réouverture des lignes et des gares fermées, doublement de certains tronçons,
aménagements antibruit, emploi des trains pendulaires vendus par Alstom….
Notre demande, en cette période estivale qui voit RFF et le COPIL se livrer à une
propagande préoccupante, se fonde sur les éléments suivants :
‐ Le coût économique astronomique : 18 à 20 Milliards d’euros, selon les sources
et aux conditions financières de 2008.
Ce montant n’incluant pas le coût d’exploitation (la consommation électrique
augmente avec le carré de la vitesse) ni le coût des infrastructures routières et
fonctionnelles nécessaires, ni même la réalisation des lignes THT indispensables.
Ceci alors même que selon le rapport Mariton sur le SNIT, les recettes ne
couvriront que 10% du montant (actuel et parcellaire) des investissements.
‐ l’arc ferroviaire GènesBarcelone,
qui ne tient aucun compte de la perspective
du tunnel du Mont Genèvre financé par la région PACA, ni de l’utilisation, à
l’évidence préférentielle de l’avion, de surcroît à meilleur coût, par les utilisateurs
de ce trajet, ne constitue qu’un leurre ;
‐ le gain en émission de CO2 généré par ce projet n’est absolument pas crédible,
le rapport suédois remis en mai dernier au Parlement Européen en attestant ;
‐ l’absence de perspective d’un essor économique des zones traversées. Tous
les experts s’accordent là dessus, y compris ceux de RFF ;
‐ Le leurre également de la saturation de l’aéroport de Nice dont la
fréquentation vient de diminuer nettement depuis deux années consécutives ;
‐ Le leurre enfin du remède miracle à la saturation des autoroutes. Certes,
celles‐ci sont en parties congestionnées, notamment aux entrées des villes, mais
la raison principale de cette situation est le transport de fret, et seuls les
transports en commun et en particulier des lignes TER permettant d’augmenter
le ferroutage des marchandises pourraient y remédier.
‐ Le coût environnemental et agricole considérable puisque ce serait au
minimum 2000 hectares de terres cultivables et de sites naturels qui seraient
irrémédiablement détruits. Ces destructions seraient encore plus importantes si
l’on y intégrait l’assiette des infrastructures nécessaires.
‐ Le coût humain, tout aussi conséquent pour des centaines de milliers d’habitants
qui verraient leurs lieux et leur qualité de vie menacés par les nuisances
indissociables du projet proposé, qu’elles soient sonores, hydrogéologiques,
vibratoires ou encore électromagnétiques ;
‐ Le système d’épuration sociale au détriment des populations autochtones lié
à l’augmentation du prix du foncier, lequel deviendrait très rapidement
totalement inaccessible ;
‐ Les PPP, nouvelle « poule aux oeufs d’or » pour certains, alors même que ces
associations sont garanties voire financées jusqu’à 80% par l’Etat, qu’ils
n’enrichissent que les entreprises privées du BTP et qu’ils ont sérieusement
obéré les finances du Canada et de la Grande Bretagne qui les ont conclu bien
avant la France.
Pour les signataires, l’intérêt général et l’utilité publique consistent bien plus
sûrement à répondre aux besoins des habitants de la région : un réseau ferroviaire
régional fiable et bien maillé accessible partout, des écoles, des crèches, de l’emploi……
Puisque les accords de Grenelle prévoient la possibilité de « remplacer un projet par un
projet alternatif si celuici,
tout en rendant les mêmes services, coûte moins cher », l’intérêt
général et l’utilité publique ne sont vraisemblablement pas de créer pour y rouler en
théorie à 300 km/h cette ligne ferroviaire nouvelle de ….200km, qui plus est à un coût
kilométrique minimal estimé de 50 à 75 millions d’euros, alors qu’il n’est que de 10
millions d’euros par voie kilométrique supplémentaire dans le cadre de la
modernisation des voies existantes.
Pour toutes ces raisons, une analyse alternative et indépendante s’avère d’autant
plus indispensable que son coût serait dérisoire au regard des 230 millions
d’euros octroyés depuis 2005 à RFF pour des études, qui ne semblent pour la plupart,
que des « copies mises à jour» des documents des années 90 et pour les autres, des
études dites « fonctionnelles » sans aucun rapport, de l’aveu même du chef de mission,
avec la réalité géographique ou topographique des lieux.
Comptant sur la prise en compte de notre demande, guidée, en ces temps de disette
budgétaire, par le seul souci de l’intérêt général, nous vous prions de croire, Monsieur
le Président, Mesdames e Messieurs les Conseillers Régionaux en l’expression de notre
vive considération.
Juillet 2011
Les signataires
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 31 autres membres